Plongée souterraine
La Plongée souterraine, ni réellement plongeur, ni réellement spéléo, et pourtant beaucoup des deux à la fois, le « SPÉLÉONAUTE » a en commun avec le plongeur sous-marin le milieu aquatique et ses contraintes physiques et physiologiques.
Mais à sa différence :
- Il pénètre dans une cavité noyée par un trou qui devient sa seule porte de sortie, il lui est impossible de faire immédiatement surface et doit parcourir le chemin inverse pour regagner l’air libre.
- Ses exploitations se déroulent dans un milieu totalement obscur.
- et les dédales de galeries qu’il explore ou les dépôts argileux qui les tapissent l’obligent à dérouler un fil conducteur (fil d’Ariane) pour retrouver la sortie.
Souvent lourdement harnaché de matériel, il n’est pas rare de le voir en « pointe » évoluer avec 150 ou 200 kg de matériel. Véritable tortue à l’air libre, il retrouve son élément, sa souplesse et son aisance dés qu’il s’immerge.
Il saisit pleinement les différents sens de la plongée autonome. Après 2000 M de cheminement dans un siphon, le spéléonaute est aussi loin de la civilisation qu’un cosmonaute en orbite autour de la terre ; les états d’âmes de l’un et de l’autre doivent être assez comparables.
Discipline très sélective, la plongée souterraine dispose de sa propre technique et ses propres règles. Elle est à l’affût de toutes les technologies nouvelles qui, par une adaptation au milieu, permettent de repousser les limites de ses investigations. La plongée souterraine consiste à pénétrer dans des cavités noyées, naturelles ou artificielles, au-delà de la zone éclairée par la lumière du jour.
Les règles énoncées ci-après s’appliquent à des plongeurs souterrains autonomes. La notion d’autonomie en plongée souterraine ne se limite pas à l’autonomie en Plongée subaquatique. Elle implique une connaissance du milieu, du matériel adapté, la maîtrise des techniques spécifiques et une condition mentale adéquate.
ÉQUIPEMENT DE LA GALERIE NOYÉE :
La galerie noyée parcourue par les plongeurs doit obligatoirement être équipé d’un fil guide en parfait état. Il est souhaitable que le fil indique la direction de la sortie du siphon, ainsi que la distance parcourue. Il doit être amarré fermement à ses extrémités, et chaque fois que nécessaire au cours de son cheminement dans la galerie.
ÉQUIPEMENT DES PLONGEURS :
Chaque plongeur est obligatoirement équipé, en plus du matériel traditionnel, d’au moins :
- 2 bouteilles indépendantes munies chacune d’un détendeur et d’un manomètre mesurant la pression restant dans la bouteille.
- 3 lampes montées sur un casque ou sur tout autre dispositif permettant d’avoir les 2 mains libres, chacune des lampes ayant une capacité supérieure à la durée de la plongée.
- un instrument tranchant (sécateur, ciseaux, cisaille…).
- un dévidoir contenant au minimum 50 m de fil au départ de la plongée.
- les instruments nécessaires au contrôle de la plongée et une boussole
- chaque fois que les conditions de plongée l’exigent, un système d’équilibrage de la flottabilité (bouée ou gilet)
RÈGLES D’UTILISATION :
Le matériel ci-dessus doit être en parfait état de fonctionnement lors de ma mise à l’eau.
Le mélange respiratoire doit être consommé en changeant régulièrement de détendeur ; le retour est impératif avant que le tiers de la capacité initiale de chaque bouteille n’ait été consommé. Le nombre de plongeurs évoluant simultanément doit être adapté aux conditions de la plongée.
Certaines conditions (étroitesse, manque de visibilité, profondeur ou autres) peuvent amener à une plongée en solitaire. Cette pratique est compatible avec la notion d’autonomie développée en plongée souterraine.
LA FORMATION
L’information :
Mission essentielle de la Commission Plongée Souterraine, l’information sur les spécificités de cette discipline se doit d’être transmise aux plongeurs afin d’éviter que ne se renouvellent les trop nombreux accidents de ces dernières années, aussi bien dans les grottes marines que terrestres.
La formation :
Depuis plusieurs années, des niveaux d’encadrement spécifiques à la plongée souterraine sont reconnus par la FFESSM et la FFS. Ces moniteurs et initiateurs sont seuls habilités à organiser des stages FFESSM/FFS pour les plongeurs motivés à travers 2 niveaux : Initiation – Perfectionnement.
On y apprend les techniques particulières à cette activité :
L’utilisation du fil d’Ariane, la règle de la redondance qui consiste à doubler le matériel vital (bouteilles, détenteurs, flottabilité), et les nombreux détails qui font l’expérience nécessaire pour aborder en sécurité la plongée souterraine que ce soit en eau douce ou en mer.
L’évolution des techniques :
L’utilisation de mélanges gazeux NITROX ou TRIMIX sont adaptés aux environnent rencontrés et sont utilisés par les équipes de plongeurs. La technique des cloches de décompression, permettant des immersions de longue durée est aussi mise en pratique.
Une réflexion sur l’utilisation de recycleurs est également en cours.
Les techniques de secours sont également un point important avec une participation active des plongeurs des commissions aux équipes de Spéléo Secours de l’Aveyron (SSF). Des entraînements en grottes ou aven pour les plongeurs spéléo confirmés sont organisés chaque année par le Comité Départemental de Spéléologie de l’Aveyron pour permettre de pratiquer les techniques d’auto secours.
Les Explorations :
Différentes opérations d’exploration sont réalisées au sein de la Commissions Souterraine FFESSM et FFS de l’Aveyron.
Photos : Franck Vasseur, Frédéric Verlaguet, Eric Julien